L’ABC des ITS

Dans cette section, nous parlerons des infections transmissibles sexuellement (ITS) en commençant par des renseignements généraux avant de poursuivre avec plus de détails sur le VIH, l’hépatite virale (hépatites A, B et C) ainsi que le VPH.

Toute personne ayant des relations sexuelles peut être exposée à une ITS. Certaines ITS (comme le virus de l’herpès) peuvent se transmettre également par contact direct avec la peau. Heureusement, la plupart des ITS sont facilement traitées par des pilules, des injections ou des crèmes.

Même si certaines ITS causent des symptômes tels que démangeaisons, sensation de brûlure ou écoulements, de nombreuses ITS sont asymptomatiques. C’est pourquoi il est très important de passer des tests de dépistage. 

Se faire dépister régulièrement
En général, c’est une bonne idée de passer un test de dépistage pour les ITS une fois par année. Par contre, si tu as de nombreux∙ses partenaires sexuel∙le∙s ou des partenaires anonymes, songe à te faire dépister tous les 3 à 6 mois. 

Certaines ITS, comme le VIH et l’hépatite C, peuvent être transmises quand le sang de la personne infectée entre dans la circulation sanguine d’une autre personne, incluant par la peau éraflée. Certain∙e∙s d’entre nous sont plus à risque de petites déchirures et de légers saignements autour du trou frontal, à cause de la baisse du taux d’œstrogènes liée à l’âge ou à la prise de testo.

Demander à faire passer un test de dépistage

Les médecins ne savent pas toujours comment fonctionne notre corps ou ne comprennent pas nos besoins en matière de santé sexuelle; il peut donc être difficile pour nous d’accéder aux bons tests de dépistage. 

Le type de dépistage dont tu vas avoir besoin dépend de tes pratiques sexuelles.

C’est pourquoi, quand tu demandes à te faire dépister, il vaut la peine de vérifier que le dépistage va couvrir toutes les activités sexuelles que tu as pratiquées depuis ton dernier test. Est-ce que quelqu’un a sucé ton pénis en chair sans protection l’année passée ? Demande un test d’urine ! Est-ce qu’un homme cis t’a éjaculé dans l’anus sans condom ? Demande un frottis anal ! Et ainsi de suite.

Divulguer que tu as une ITS

Si le résultat du test révèle que tu as une ITS, il est recommandé d’avertir tes partenaires sexuel∙le∙s actuel∙le∙s et ancien∙ne∙s pour qu’iels aillent se faire dépister et traiter aussitôt que possible. Si tu n’es pas en mesure d’avertir ces personnes de manière sécuritaire, tu peux toujours le faire de façon anonyme grâce à une plateforme en ligne gratuite comme tellyourpartner.org (disponible en anglais seulement). Un∙e travailleur∙euse de la santé ou un·e agent·e de la santé publique peut aussi se charger d’aviser tes partenaires tout en respectant ton anonymat. Demande à ton fournisseur de soins de santé quelles options s’offrent à toi.

Dans certaines situations, la loi canadienne t’oblige à divulguer ta séropositivité. Des accusations ont été portées au Canada contre certaines personnes qui n’avaient pas divulgué leur séropositivité au VIH. Ces lois évoluent rapidement, donc pour rester à jour, consulte le site Web aidslaw.ca.

Différentes ITS

VIH

Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui peut affaiblir ton système immunitaire, le système de défense de l’organisme contre les maladies. Comme il est tout à fait possible d’être séropositif sans le savoir, c’est une bonne idée de se faire tester régulièrement.

Il n’existe pas encore de remède pour guérir l’infection au VIH, mais il existe des traitements très efficaces. Avec les soins médicaux appropriés, les personnes séropositives peuvent vivre en santé et longtemps.

Connais ton statut : Si tu as le moindre doute sur ton statut sérologique, passe un test de dépistage.
Continue à te faire tester régulièrement : Idéalement, tous les 3 à 6 mois.
Dans le cas où tu penses avoir été exposé∙e au VIH, confirme ton statut sérologique : Va passer un test et commence la PPE immédiatement.

La transmission du VIH
Le VIH peut être transmis par :

  • le sang, incluant le sang menstruel ;
  • le sperme et le liquide pré-éjaculatoire ;
  • les sécrétions du trou frontal (sécrétions vaginales) ;
  • les sécrétions rectales ;
  • le lait humain.

Le VIH est transmis quand le virus est présent dans ces liquides et qu’il entre en contact avec le sang d’une autre personne – par des éraflures sur la peau, l’urètre au bout du pénis ou les muqueuses lubrifiées du corps (comme celles du trou frontal, du vagin ou du cul).

Le VIH se transmet le plus souvent des deux manières suivantes :

  • par les relations sexuelles (quand il y a assez de virus pour exposer un∙e partenaire sexuel∙le au VIH – voir la section « Si le virus est indétectable, il n’est pas transmissible ».
  • par le partage d’aiguilles ou d’autres matériels utilisés pour s’injecter (y compris les injections d’hormones).

Le VIH peut être transmis à un fœtus ou un bébé durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.

Le VIH ne peut être transmis par la sueur, la salive ou l’urine.

Si le virus est indétectable, il n’est pas transmissible
Bonne nouvelle : Si tu suis un traitement anti-VIH qui maintient une charge virale indétectable dans le sang, tu ne peux pas transmettre le virus lors des relations sexuelles. C’est ce qu’on appelle I=I (indétectable égale intransmissible).

Par « indétectable », on entend que la quantité de virus dans le sang (la charge virale) est si faible qu’elle ne peut être détectée par les tests de dépistage pendant au moins six mois consécutifs.

Il faut continuer de suivre le traitement anti-VIH selon les directives de ton médecin afin de maintenir cette charge virale indétectable.

Note : Le sérotriage signifie qu’une personne choisit des partenaires sexuel∙le∙s qui ont le même statut VIH qu’elle, c’est-à-dire qu’une personne séropositive va choisir des partenaires séropositif∙ve∙s, ou quelqu’un de séronégatif va choisir des partenaires séronégatif∙ve∙s. Mais le sérotriage n’est pas la stratégie la plus fiable car le statut sérologique d’une personne peut changer. Par exemple, il se peut qu’une personne soit devenue séropositive depuis son dernier test de dépistage du VIH ou qu’elle se croit séronégative car elle n’a pas de symptômes. Pour en savoir plus, consulte le site sexequitallume.ca/.

Dépistage du VIH
Ça prend environ trois mois pour que les anticorps contre le VIH deviennent détectables dans le sang, ce qui veut dire qu’il est très important de se faire tester régulièrement.

Il existe quelques techniques différentes pour dépister le VIH, comme :

  • Une analyse sanguine standard : Un échantillon de sang prélevé d’une veine du bras est envoyé pour analyses en laboratoire. Les résultats seront généralement disponibles deux semaines plus tard.
  • Dépistage rapide : Quelques gouttes de sang sont prélevées d’un doigt, et les résultats sont prêts en quelques minutes. Si le résultat est réactif (c.-à-d. probablement séropositif), une analyse sanguine standard en laboratoire est requise pour confirmer le diagnostic. Si le deuxième résultat est négatif, tu n’as pas besoin de te faire dépister à nouveau. 
  • Autodépistage : À un moment donné en 2021, au Canada, tu pourras effectuer toi-même le test d’autodépistage rapide à partir d’un échantillon de sang prélevé au bout du doigt et en interpréter les résultats.

Au Canada, il est possible de passer un test de dépistage du VIH de façon anonyme (par analyse sanguine standard ou par test rapide) dans certaines cliniques et certains centres communautaires. Appelle-les à l’avance pour le confirmer.

Vivre avec le VIH
Même s’il n’y a pas de remède contre une infection au VIH, tu peux la garder sous contrôle et mener une longue vie en santé en prenant les médicaments prescrits par ton médecin.

Si tu as reçu un diagnostic de séropositivité au VIH :

  • Cherche à te faire traiter au plus vite : Un traitement précoce réduit les probabilités de problèmes de santé reliés au VIH. Visite catie.ca ou parle avec ton médecin afin de connaitre les meilleures options qui s’offrent à toi.
  • Consulte ton médecin ou ton pharmacien pour savoir s’il y aura des interactions avec tes autres médicaments : Certains médicaments anti-VIH peuvent augmenter ou diminuer le niveau de testostérone dans l’organisme et peuvent également avoir des interactions avec certaines autres substances (p. ex. les drogues récréatives et les médicaments stimulant la repousse des cheveux).
  • Va de l’avant avec tes chirurgies transaffirmatives : Être séropositif∙ve ne signifie pas que tu ne peux plus subir d’opérations, y compris les opérations d’affirmation de genre.
  • Accéder à d’autres soins : Les centres de lutte contre le VIH et de santé communautaire peuvent également t’appuyer. Ces centres facilitent également la rencontre avec des pairs et peuvent t’orienter vers d’autres services et ressources. Pour trouver l’organisme de lutte contre le VIH de ta région, consulte le hiv411.ca/fr/ ou envoie un courriel à info@catie.ca.
Hepatites A, B et C

L’hépatite virale est une infection du foie. Il arrive parfois qu’une personne atteinte d’hépatite virale ne présente aucun symptôme.

Il y a cinq types d’hépatites. Nous allons nous concentrer sur les trois types principaux : A, B et C. Pour plus d’information sur l’hépatite, consulte catie.ca.

Les hépatites A et B

L’hépatite A se transmet par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les selles (excréments, merde) d’une personne infectée, mais peut également être transmise lors d’activités sexuelles.

L’hépatite B se transmet par le contact avec le sperme, les sécrétions du trou frontal (vagin) ou le sang d’une personne infectée.

Protège-toi des hépatites A et B en te vaccinant. Dans certaines provinces, ces vaccins sont offerts gratuitement à certaines personnes, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HARSAH), alors demande à ton médecin si tu peux les obtenir gratuitement.

L’hépatite C
L’hépatite C est transmise par un contact de sang à sang avec une personne infectée, par exemple des manières suivantes :

  • le partage d’objets personnels contaminés ou tachés par du sang, tels que les brosses à dents ou les aiguilles utilisées pour les injections, pour les tatouages ou pour les perçages;
  • pendant des activités sexuelles sans méthode de barrière où il y a contact avec du sang.

Il n’existe pas encore de vaccin contre l’hépatite C, mais cette infection peut être traitée efficacement par des médicaments.

VPH

Le virus du papillome humain (aussi nommé papillomavirus) est l’ITS la plus commune. La plupart des personnes sexuellement actives auront au moins une infection par VPH dans leur vie.

Le VPH est transmis principalement par contact physique lors des relations sexuelles, y compris le contact avec la peau, même s’il n’y a pas pénétration ni échange de sécrétions.

Il y a plusieurs types de VPH. Même si la majorité des types d’infections par le VPH disparaissent d’elles-mêmes sans problème, certains types peuvent parfois entraîner l’apparition de verrues génitales et d’autres types sont liés à la formation de tumeurs cancéreuses. 

Obtenir les soins dont tu as besoin

Détermine si tu as besoin d’un test Pap :
Le dépistage par cytologie (test Pap) peut détecter les types de VPH pouvant causer un cancer du col de l’utérus. Si tu as encore un col de l’utérus et que tu as des relations sexuelles, ça vaut la peine d’effectuer un test Pap tous les trois ans. Si tu as subi une hystérectomie complète et qu’on t’a enlevé le col utérin, demande à ton médecin si un test Pap est nécessaire (surtout si tu as des antécédents de cancer du col de l’utérus).

Détermine si tu as besoin d’un test Pap anal :
Il existe aussi un test Pap anal. Si tu pratiques le sexe anal ou si tu as des antécédents de cancer du col de l’utérus reliés au VPH, demande à ton médecin si un test Pap anal peut réduire ton risque de cancer de l’anus.

Si tu n’as pas reçu de vaccin, consulte ton médecin :
Dans la plupart des provinces du Canada, le vaccin anti-VPH Gardasil-9 est administré aux élèves à l’école généralement entre la 4
e année du primaire et la 1re année du secondaire. Si tu n’as pas reçu le vaccin contre le VPH, consulte ton médecin. Dans certaines provinces, le vaccin est offert gratuitement à certaines personnes (p. ex. les HARSAH de moins de 26 ans en Ontario).